Le Pape invite à évaluer les effets de l’IA dans le monde du travail.
C’est durant la conférence internationale annuelle de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice que le pape François a dit : « L’intelligence artificielle a une influence perturbatrice sur l’économie et la société et peut avoir des effets négatifs sur la qualité de la vie, sur les relations entre les personnes et les pays ». Tel est le point de vue du Pape qui a reçu en audience samedi 22 juin les participants à la conférence internationale annuelle de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice. Pour François, « c’est sur le front de l’innovation technologique que se jouera l’avenir de l’économie et de la civilisation » d’après le vatican news.
Au sommet du G7 qui s’est tenu de 13 juin au 15 juin 2024 en Italie pour la première fois exclusivement a participé à ce sommet le pape François où également il a mentionné ces préoccupations sur l’IA. Il a dit : « Je vais au sommet du G7 pour parler de l’intelligence artificielle mais je vais pour savoir comment se porte l’intelligence humaine ».
Il a interrogé l’auditoire sur la réflexion suivante : Quelles sont les effets de l’Intelligence artificielle sur l’humanité ? Il a souhaité que l’éthique soit au centre de la personne et fait remarquer qu’aucune innovation n’est neutre et a émis les inquiétudes sur les inégalités que pourrait accentuer l’IA et même parler d’un mot nouveau « algo-éthique ». Voir notre article précèdent sur les régulations de l’IA.
Il est dit que les données sont le nouvel or noir mais sauf que ce n’est pas la terre qui est creusé mais cette fois-ci ce sont les humains dont leurs données sont utilisées comme une marchandise. Elles sont achetées, vendues et volées ; de la chaine de météo qui vend vos données géolocalisées aux sociétés de publicité politique qui rapprochent les registres électoraux des profils Facebook, en passant par les sociétés qui trient les CV à l’aide des fonctions algorithmiques et etc.
Des années passées que dans «Homo Deus : Une brève histoire du future» parue en 2015 Yuval Noah Harrari s’interrogeait déjà sur ces « supers » technologies dites NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) et dans la préface de son livre il abordé plusieurs réflexions par les questions suivantes :
- Comment le christianisme pourrait-il utiliser le génie génétique ?
- Comment le socialisme pourrait – il gérer le remplacement des travailleurs humains par des robots ?
- Comment le libéralisme pourrait-il faire face à des dictatures digitales ?
- Qu’adviendra-t-il de l’Etat-providence quand les ordinateurs chasseront des millions des gens du marché du travail et créeront une nouvelle « classe unitile » ?
- Qu’adviendra-t-il de la liberté humaine si les entreprises et les gouvernements peuvent hacker les êtres humains et finir par nous connaitre mieux que nous nous connaissons nous-mêmes ?
Son livre est loin d’être du pessimisme mais il pose un regard interrogateur assez profond et « optimiste » sur ces différentes technologies futuristes NBIC dont l’IA fait partie et sera comme un coordinateur certainement de celles-ci. Et lorsque l’on parle de religion dans Homo Deus il parle de l’avènement de nouvelles religions sortis des laboratoires par l’éclosion des courants du Dataisme.